Rencontre avec Lili Leignel, rescapée de la Déportation

Mardi 4 février les classes de CM des écoles de Flines-lez-Râches et d’Anhiers ont eu l’honneur de rencontrer Lili Leignel, déportée rescapée des camps de Ravensbrück et de Bergen-Belsen, venue témoigner avec cœur et humanisme, de l’inhumanité qu’elle avait vécue.

Durant la première heure de son allocution, Lili, debout devant son auditoire, nous a raconté ce qu’elle avait vécu depuis le jour de son arrestation à Roubaix, le 27 octobre 1943, avec ses parents et ses deux jeunes frères, jusqu’au moment de sa libération du camp de Bergen-Belsen par des soldats anglais, le 15 avril 1945.

Madame Leignel nous a transportés dans son Histoire, nous relatant les atrocités qu’elle avait vécues. Il suffit de regarder l’ensemble des élèves et collégiens présents dans la salle, calmes et attentifs, pour constater à quel point son témoignage est bouleversant : l’arrestation, la séparation avec le « Papa », les prisons en France et en Belgique, les arrivées dans les camps de concentration, l’attribution des matricules, la vie dans le Block, les humiliations, l’Arbeit de la « Maman », les maladies…

A 87 ans Lili Leignel continue de témoigner, sans relâche. Elle veut transmettre à toutes les générations, l’importance de l’entraide, de la solidarité et de l’amitié. Elle demande à ce que chacun puisse combattre la xénophobie, le négationnisme, le nazisme et toutes les formes de racisme afin que de telles horreurs ne se reproduisent plus.

Merci à Madame Ganaëlle Félix, professeure d’Histoire et à Monsieur Thierry Seynave, principal du collège Jean Moulin de Flines-lez-Râches de nous avoir permis de partager ce moment avec Lili Leignel, « rescapée de la Shoah et passeur de mémoire », comme elle aime à se définir dans son livre « Je suis encore là ».

Des élèves de CM des écoles de Flines-lez-Râches et d’Anhiers

APPRENDRE ET COMPRENDRE LE VOCABULAIRE AUX CYCLES 2 ET 3 PAR ANNIE

Annie Camenisch est Maitre de conférences. Elle enseigne à l’Inspé de Colmar (Université de strasbourg).

Sa conférence s’est déroulée le mercredi 20 novembre 2019 à Hamel.

 

 

 

Afin de mettre tous les enseignants présents sur la même longueur d’onde, Annie Camenisch commence sa conférence par quelques considérations indispensables sur le vocabulaire.

« On fait du vocabulaire pour comprendre le sens d’un mot, dans un texte ou dans des notions disciplinaires, pour le mémoriser aussi, ou encore mobiliser des connaissances sur les mots. On le fait aussi pour l’écrire, c’est-à-dire bien l’orthographier et également pour le dire et l’utiliser les mots à bon escient dans un contexte et avec une bonne syntaxe. »

« On fait du vocabulaire pour développer la littératie scolaire (aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante). Il est donc nécessaire d’avoir des compétences de lecture et d’écriture pour réussir à l’école. En fait il faut prendre conscience que l’on fait du vocabulaire partout et tout le temps. »

Annie Camenisch nous propose donc d’utiliser l’écrit pour penser et apprendre. Elle nous fait la lecture d’un poème et nous demande d’en faire une image mentale.

C’est fatiguant dans les montées,
C’est effrayant dans les descentes,

Et les sommets ne donnent,
Aussi bien que les creux,

Que l’idée de l’arrêt,
La notion du repos.

Les images mentales des enseignants sont diverses : le corps d’une femme pour certains hommes, la montagne, une étape du tour de France… Globalement, les montées et les descentes évoquent cette image :

Ce qui explique le titre du poème d’Eugène Guillevic, Sinusoïde, issu du recueil Euclidiennes.

On peut donc engager un travail sur le sens de ce mot par deux entrées, le contexte, la formation :

  • Mots à partir de SINUS : cosinus/sinueux/insinuer
  • Mots avec le suffixe -oïde : astéroïde, humanoïde, androïde…

On peut donc essayer de définir ce qu’est un mot : il a une forme et un sens, il est écrit dans un contexte, il faut travailler sur sa forme. Il est donc important de faire des liens entre forme et sens (la morphologie et la sémantique).

Annie Camenisch fait maintenant un détour du côté des manuels. Le constat est unanime, ils n’aident pas à faire ces liens. Les notions travaillées sont toujours les mêmes quelle que soit l’année du cycle 2 au cycle 4 (les notions sont plaquées car les mots ne sont pas des mots employés par les élèves).

Annie Camenisch étaye ses propos par des mots issus de nombreux contextes travaillés dans les classes car des mots à comprendre et à apprendre il y en a dans tous les domaines.

Le premier exemple concerne l’histoire au cycle 3. Le lexique, qui fait partie de la séance, est donné mais peu exploité, peu explicité.

On trouve dans le lexique sur Louis XIV : cour, courtisan, monarchie absolue, monarque, noble, noblesse. Pour l’élève de cycle 3, le mot COUR désigne la cour de récréation. Il est donc nécessaire de mettre en évidence la polysémie de ce mot avec eux.

Les mots peuvent être travaillés sur leur morphologie ou leur sémantique car cela fait sens pour les élèves. Une mise en réseau permet de structurer davantage encore : monarque, monarchie / roi, royal, régence…

Elle nous entraine vers les mathématiques et met en évidence une difficulté d’ordre sémantique autour du mot DROIT. De quoi parle-t-on ? une droite, un angle droit, une ligne droite… il faut être explicite avec les élèves. De même avec les verbes qui peuvent avoir plus de 20 formes différentes (reproduire, reproduis, reproduisez, reproduit…). Sans oublier les différentes formes des mots, singulier et pluriel, et encore les mots simples ou les mots construits. On peut également éveiller les élèves à connaitre le sens caché des mots. On les met en situation de chercheurs.

Annie Camenisch aborde ensuite les principes pour développer une pratique explicite de l’apprentissage du vocabulaire. Il s’agit de le lier explicitement avec des pratiques de lecture et d’écriture et d’utiliser explicitement les connaissances morphologiques et sémantiques sur les mots.

Elle fait une distinction entre le vocabulaire (chacun a le sien : apprendre les mots dans des disciplines, développer les stratégies de compréhension) et le lexique (ensemble des mots d’une langue) et rappelle qu’il faut observer comment fonctionnent les mots rencontrés (morphologie et sémantique) et faire des liens entre le vocabulaire et le lexique. Et donc, pour Annie Camenisch, il est primordial de faire des séances ancrées sur un contexte. Et elle définit un contexte comme toute situation d’apprentissage dans toutes les disciplines, tout support utilisé pour les apprentissages dans toutes les disciplines.

Cela signifie de nouveaux apprentissages pour l’élève, des mémorisations de mots (quels mots), des stratégies (lesquelles ?) et de la compréhension (quels savoirs, quels outils ? Et pour l’enseignant, la mise en œuvre de progressions, de séances particulières amenant un changement de posture.

Annie Camenisch aborde une partie très concrète pour les enseignants puis qu’elle leur donne des types de séances. On peut faire mémoriser des mots en contexte à la condition d’être très explicite sur cet apprentissage. Les principes consistent à faire apprendre des mots, à faire du sens d’après le contexte (mémoire contextuelle et affective), à s’attarder sur les formes écrite et orale du mot (mémoire auditive et visuelle), à construire des outils et à organiser les mots (mémoire organisée). Ne pas oublier de mettre en place des référents, des traces pour une mise en réseaux pour que l’élève reconnaisse le mot (un mot seul est un mot que l’on peut oublier).

On peut collecter le vocabulaire spécifique : copier et écrire les mots qui sont issus du contexte ou de la discipline étudiée et une fois ces collectes effectuées, on peut faire des séances décrochées à partir de ces mots (traces collectives et évolutives). Pour d’autres disciplines, la mise en place d’une boite à mots ou d’une affiche pour garder une mémoire du mot peut être une piste intéressante. Le but est qu’il soit réutilisé.

Ces collections se doivent d’être organisées pour construire des réseaux. Les mots collectés sont nommés, catégorisés, classés, mémorisés… sous forme de tableaux ou de corolles lexicales. C’est à construire avec les élèves au fil des disciplines pour construire du sens.

 

 

 

Annie Camenisch interroge sur les mots à mémoriser : évidemment ce sont d’abord les mots fréquents, mais elle attire notre attention sur les limites des listes de fréquence qui ont été construites sur des textes littéraires et non pas sur les domaines disciplinaires de l’école ; et puis les mots à lire et à écrire, les mots-référents, les mots problématiques ou polysémiques… Il s’agit de les mémoriser en contexte, qu’il soit littéraire ou mathématique ou historique… On peut ainsi constituer des réseaux divers et par voie de conséquence développer l’esprit de recherche des élèves.

Elle poursuit sa conférence en évoquant le développement des stratégies en contexte. Il s’agit de comprendre un mot cible en contexte et de développer 3 stratégies pour comprendre : interroger le contexte, analyser le mot, utiliser le dictionnaire pour vérifier ou compléter. Ses propos sont illustrés par un exemple : le mot-cible est agglomération.

La question qui va déclencher la recherche est « Qu’est-ce qu’une agglomération ? » Il faut interroger le contexte puis chercher un autre mot pour agglomération (capitale, ville, métropole). Puis un travail sur la construction du mot (un agglo, de l’aggloméré, agglomérer… ces mots ont un point commun, c’est mettre ensemble). Enfin proposer l’article du dictionnaire (et non le faire chercher). On se dirigera vers une écriture définitoire du mot, en fleurs (mot sg et pl, synonymes, définition et exemple).

Les exemples qu’Annie Camenisch propose sont très variés : clairière, fluvial, multiplier… et tous sont étudiés dans leur contexte et les activités que l’enseignant peut mener sont explicites et font du sens pour les élèves puisqu’elles les mettent en démarche d’investigation qui vont permettre de développer des compétences lexicales, de lecture, d’écriture et de compréhension (inférences). Pour résumer on développe l’esprit d’analyse. C’est un travail de recherche qui est fait à l’oral en CP et en début de CE1 et très vite dès le CE1, il faut passer par des recherches à l’écrit.

En conclusion

Annie Camenisch insiste sur la nécessité de mettre en œuvre des séances de vocabulaire dédiées, en contexte, qualitatives, pour développer des stratégies (sur une dizaine de mots cibles), quantitatives (organiser des mots en réseaux, 10 collectes par an). Elle n’oublie pas des séances décrochées pour structurer les apprentissages lexicaux. Elle met en évidence les avantages de travailler de la sorte puisque les élèves seront amenés à utiliser des capacités à observer et à analyser, à développer des capacités d’inférences, à renforcer les apprentissages disciplinaires, à utiliser l’écrit pour penser et apprendre, et enfin à PRENDRE DU POUVOIR SUR LA LANGUE.

Les propositions d’Annie Camenisch sont extrêmement concrètes, elles interrogent les pratiques des enseignants mais surtout, elles donnent des pistes de réflexion pour faire autrement et offrir aux élèves des séances constructives de vocabulaire.

Merci pour ce moment très riche.

Elle invite les enseignants volontaires à rejoindre un groupe de travail qu’elle a créé pour tester la démarche en classe.

annie.camenisch@unistra.fr

LA SCOLARISATION DES ENFANTS DE MOINS DE 3 ANS sous l’œil d’Isabelle Bastide

Conférence du 16 octobre, au collège Jean Moulin de Flines-lez-Râches,

Isabelle BASTIDE est d’abord enseignante en petite section mais elle est aussi directrice d’une école maternelle située en REP. Elle participe à différentes recherches centrées sur la scolarisation des enfants de moins de 3 ans.

 

 

En préambule de son intervention, Isabelle Bastide rappelle que l’entrée en maternelle peut être violente pour un enfant, qu’il sera confronté à des adultes qu’il ne connait pas, qu’il devra construire des nouveaux repères. Il faut donc tenir compte de ces critères pour que cette première scolarisation soit réussie. Le cadre est ainsi posé.

Ce qui anime Isabelle Bastide c’est de mettre en place un projet particulier d’accueil de ces enfants de moins de 3 ans car ils ont des besoins spécifiques, qu’il faut accompagner par des activités spécifiques dans un espace classe revu.

Les besoins spécifiques relèvent de quatre domaines : les besoins moteurs, les besoins physiologiques, les besoins psychoaffectifs et les besoins sociocognitifs. Ils sont tous contradictoires. Les enfants ayant des rythmes de développement différent, il faut accepter de perdre du temps.

Très vite, et avec beaucoup d’humour, Isabelle Bastide aborde les questions qui fâchent : la propreté et les doudous.

Pour Isabelle Bastide, la propreté ne doit pas être un frein à la scolarisation. Pour cela, elle met en œuvre un projet adapté et établit un dialogue très clair avec les familles : ce n’est pas à l’école d’apprendre à l’enfant à être propre, c’est à la famille ! Elle propose donc de les scolariser avec des couches culottes. C’est un gain de temps considérable en cas de changement. D’une part, c’est plus facile et l’ATSEM ne passe pas son temps aux toilettes, elle a beaucoup sa place dans la classe !

De même, pour un enfant de cet âge-là, se séparer de son doudou ou de sa tétine est difficile. C’est donc un véritable enjeu d’apprentissage qui doit être mené de façon progressive tout en douceur.

Puis elle aborde l’accueil de l’enfant au quotidien. C’est, pour elle, une étape essentielle qui doit l’aider à construire des repères, des habitudes. L’enfant doit se sentir attendu. Il est donc important de construire et de penser ce temps avec l’ATSEM et d’échanger avec les familles.

Et bien évidemment la communication avec les familles prend tout son sens : il s’agit d’écouter ce que les parents ont à dire au sujet de leur enfant, de répondre à leurs interrogations au sujet de l’école, d’échanger sur la scolarisation (progrès, évolutions…), de développer et d’accompagner leur intérêt pour le parcours scolaire de leur enfant. Cela demande du temps et doit être conçu non seulement en amont et, faire de sa classe un espace qui peut s’ouvrir aux familles. Isabelle Bastide met en place des outils adaptés, répondant aux besoins des familles. Ainsi, on peut voir une boite des parents ou de la maison, un mur des parents sur lequel des photos servent à rassurer les enfants et surtout à déclencher des appétences pour revenir, pour en parler. L’atelier des parents, qu’elle met en place vers la fin de 2ème période leur permet de s’impliquer dans la vie de la classe. Tout ceci demande encore du temps mais permet de construire une communication durable avec les familles.

Mais le domaine dans lequel Isabelle Bastide surprend le plus, c’est l’aménagement de la classe. Sa classe peut interpeler bon nombre d’enseignants de maternelle ! En début d’année, ni tables, ni chaise, ni coinsD’ailleurs à ce terme à connotation négative, elle préfère celui d’espace. Et dans chacun de ces espaces, son objectif constant est LE LANGAGE. Elle prend également le temps d’observer ses élèves car pour Isabelle Bastide, cela lui permet de répondre au plus près à leurs attentes et de voir leurs progrès. Il est aussi question de bienveillance, d’encouragement et de mise en confiance.

Cet aménagement de classe évolue au fil de l’année. On peut y voir apparaitre des cabanes puis progressivement du mobilier scolaire qui permet d’entrer dans des activités plus codées. L’espace regroupement arrive en fin d’année scolaire car il représente « le passage » dans la classe d’après : « On fait comme les plus grands. »

On peut donc voir un espace graphique, un espace créatif, un espace sensoriel, un espace technique, un espace de construction…

 

 

 

Isabelle Bastide a également réfléchi à la gestion du temps, notion très abstraite pour les petits. Elle a donc une organisation souple, elle varie les modalités de travail, elle propose des activités courtes et pense également aux temps de repos.

Ses propos se terminent sur l’évaluation : évaluer, c’est d’abord OBSERVER. Elle le fait à l’aide de grilles qui permettront d’établir une « biographie de l’élève ». Elle met en place un livret de suivi des progrès en langage constitué d’une partie pour l’école et d’une pour les familles.

Les enseignants présents ont été parfois surpris, parfois perturbés mais ont eu la chance d’écouter une intervention de qualité, qui a le mérite d’être étayée non seulement par des travaux de recherche mais aussi par un quotidien au service des enfants et de leurs familles et par un sens de l’engagement. Cela les a sans doute bousculés dans leurs pratiques et devrait les amener à repenser l’accueil des moins de 3 ans.

Merci Isabelle Bastide pour ce moment très enrichissant qui aura permis à certains enseignants de repartir avec des interrogations plein la tête, des idées aussi, à d’autres de provoquer le début d’une réflexion ou encore pour quelques-uns l’envie de changer leurs pratiques de classe.

Rentrée : Une équipe qui change, une équipe qui vit

Marie-Chantal Jenny

Cette année, dans l’équipe de circonscription, comme dans beaucoup d’écoles, nous connaissons du changement. Marie-Chantal Jenny, conseillère pédagogique depuis de longues années dans la circonscription, rejoint la Direction académique des services départementaux pour un poste de conseillère pédagogique maitrise de la langue, à Lille. Un poste sur mesure lorsque l’on connaît les compétences de Marie-Chantal Jenny dans ce domaine. Mais des compétences, nous lui en connaissons d’autres, tissées au fil des années et des rencontres, des qualités d’écoute, de la patience à revendre, une chaleur et des éclats de rire qui ont fleuri le travail de notre équipe. Nous lui souhaitons un plein épanouissement dans cette fonction nouvelle.

Françoise Villaeys

Claudia Swiderski, secrétaire, Géry Brier et Marie-Chantal Jenny, conseillers pédagogiques, m’ont beaucoup aidée à m’intégrer dans la circonscription, dans la fonction d’Inspectrice de l’éducation nationale lorsque je suis arrivée en 2015. C’est pourquoi je connais tout le prix de la manière dont on sait accueillir quelqu’un de nouveau dans un groupe. Et nous accueillons comme nouvelle conseillère pédagogique Françoise Villaeys, professeure des écoles à l’école maternelle Gérard Philipe de Flines-Lez-Râches, enseignante maitre formatrice, qui participe à la formation avec l’équipe de circonscription depuis de nombreuses années. Bienvenue à elle.

Un départ, une arrivée dans une équipe, rappellent combien le travail collectif est important, fragile aussi, combien la coopération, la solidarité y sont des pierres d’angle. Les moyens donnés aux enseignants de faire leur métier, c’est bien dans la coopération qu’on les cherche : au sein de l’équipe de circonscription lorsqu’il s’agira de se rendre dans les écoles pour une présence réconfortante, pour aider à mettre en place des dispositifs liés au climat scolaire ; entre équipes de circonscriptions lorsqu’on aura besoin d’avoir la présence de plusieurs psychologues de l’éducation nationale au lendemain d’un drame ; avec tous les partenaires pour trouver des solutions à des problèmes complexes, services de la direction académique, municipalités, parents, associations.

A tous, l’équipe de circonscription souhaite une excellente année scolaire, coopérative !

Christine Vallin, Inspectrice de l’éducation nationale

Three, two, one play !

En cette fin d’année, au collège Schaffner de Roost-Warendin s’est déroulé un après-midi de jeux en anglais à l’occasion de la semaine des langues, dans le cadre du travail entre les écoles et le collège.

Les élèves de sixièmes de Madame Dujardin ont accueilli en salle polyvalente les élèves du CM1/CM2 de Madame Lasseron de l’école Belleforière de Roost-Warendin. Ce projet entre dans le cadre du conseil écoles collège et des liaisons écoles/collège. Il permet de
travailler autour de la continuité et du parcours de l’élève. La rencontre a débuté en chantant avec les Beatles. Ensuite, chaque classe a apporté des jeux, les enseignantes souhaitaient un travail participatif de tous !

Les élèves ont travaillé, coopéré autour de six jeux en anglais : a British Quiz, des mots mêlés, un jeu de l’oie sur les vêtements et les couleurs, un jeu du mistigri « the old maid », un mémory des nombres et a « spelling Bee Contest ».

Congratulations !

Le projet autour des langues vivantes sera développé l’année prochaine.

Fanny Giausseran animatrice langues bassin de Douai

Une braderie pour la Recherche

Dans le cadre du projet Kid Campus, l’école Pont-de-la Deûle de Flers-en-Escrebieux a collecté des fonds pour l’Institut Pasteur et la Recherche médicale. Les élèves de CM2 ont sollicité les familles et les adultes de l’école pour des dons et ont rassemblé des jeux, des livres, des objets qu’ils ont vendus à la Braderie du 1er Mai. Les élèves de CM2 n’ayant pas pu se rendre au stand pour participer à la vente ont interviewé les « vendeurs pour l’occasion ». Reportage.

Avez-vous expliqué notre projet aux gens qui venaient vers le stand ?
Nous sommes allés vers les gens et nous leur avons raconté: « Notre maîtresse nous a inscrits au Kid Campus, une opération organisée par l’Institut Pasteur pour sensibiliser au métier de chercheurs et à la Recherche). Nous avons la chance d’avoir été élus et nous allons aller le 20 mai à l’Institut Pasteur pour visiter le Musée et faire une activité de Recherche. » Il y avait aussi des affiches déposées à plusieurs endroits de la Braderie et sur notre stand.

Comment avez-vous trouvé cette expérience ?
« J’ai trouvé ça bien car aller au contact des gens et trouver les arguments pour qu’ils nous écoutent et s’intéressent. Ce n’était pas facile. Au fur et à mesure, nous avons compris comment approcher les gens et comment les sensibiliser. »
« Nous avons beaucoup parlé entre nous, déjà pour s’aider et ensuite pour progresser dans notre discours. »
« Avec cette expérience, nous avons grandi. C’est-à-dire qu’au début, on se cachait derrière les adultes ou les uns derrière les autres. et après, on s’est lâchés et on est allés plus facilement vers les gens. nous avons su faire des efforts et essayer de dépasser notre peur de parler aux adultes qu’on ne connaît pas. »

Est-ce que les gens ont été sensibilisés pour l’Institut Pasteur ?
« Oui, certaines personnes mais pas toutes ! On n’a pas toujours compris les refus des gens. »
« C’était déjà difficile pour nous d’aller vers les gens inconnus, alors quand ils ne prenaient pas la peine de nous écouter et en plus quand ils nous répondaient à peine on n’était pas très bien et on avait peur de recommencer. »
« Par contre, il y a des gens qui nous ont parlé beaucoup, qui nous ont écoutés avec attention et nous ont même posé des questions. D’autres nous ont félicités de nous investir dans un tel projet. Et ça, ça fait plaisir. »

Combien avez- vous gagné ?
« Dans les 200€ ! Mais nous attendons encore des dons. »

Les élèves présents à la braderie ont apprécié ce moment et sont fiers d’eux :
« J’avais peur d’aller vers des inconnus…. Mais en y allant à plusieurs, c’était plus facile ! »
« Les adultes nous soutenaient et venaient avec nous si on en avait besoin mais surtout nous nous sommes tous aidés. »
« Quand un camarade arrivait sur le stand pour vendre, c’est un « vendeur Expert » qui lui expliquait comment faire. »
« Quand je suis arrivée sur le stand, j’avais peur, j’ai d’abord observé les « vendeurs Experts » et j’ai osé parler un peu. Je ne suis pas restée assez longtemps pour pouvoir être à l’aise. »

Et le 20 mai, les élèves se sont rendus à l’Institut Pasteur de Lille !Cendrine Romanowski, enseignante

Des classes numériques ouvertes

Mardi 30 avril 2019, a eu lieu une rencontre autour de l’équipement et des pratiques avec le numérique dans les écoles de la circonscription de Cuincy. Des représentants des communes de Faumont, Auby, Cuincy, Courchelettes et Anhiers étaient présents pour des conseils et échanges d’expériences, et pour découvrir dans des écoles des élèves apprenant avec le numérique.

Le matériel, les infrastructures ont d’abord été abordés par Thierry Heuguebart (mission numérique de la DSDEN du Nord), Laurent D’Alessandro (de la direction des systèmes d’information de l’académie de Lille) et Florence Cernuta (enseignante référente aux usages du numérique dans la circonscription) : de l’écran numérique interactif de classe aux tablettes, de l’espace numérique de travail au câblage, pour chaque situation des solutions, que l’on cherche les plus adaptées, les moins couteuses possible.

C’est ensuite dans les classes que les personnes se sont rendues, dans deux classes de l’école Salengro de Lambres et de l’école de Faumont.

A Lambres, qu’il s’agisse de faire une recherche autour d’Anne Frank ou de s’entrainer au calcul dans le cadre du concours Calcul@tice, tous les élèves se sont retrouvés impliqués, appréciant particulièrement, ont-ils dit, “de faire et refaire en ayant l’impression de jouer avec les nombres” ou de “découvrir la vie d’Anne Frank qui était à peine plus âgée que nous”. A Faumont, ce sont surtout les différents usages d’un grand écran numérique qui sont apparus aux observateurs, et à la possibilité qu’il offre, associé à une flotte de tablettes numériques, de varier les pratiques d’enseignement, enrichissant par exemple le travail en ateliers.

Un très grand merci aux enseignants et aux élèves qui ont préparé cette présentation, et aux personnes qui y ont assisté. Et un immense merci aux communes de la circonscription, de plus en plus sensibilisées aux atouts de ces équipements pour améliorer les pratiques d’enseignement et préparer les plus jeunes à utiliser d’une manière raisonnée les possibles qu’offre le numérique.

Christine Vallin, inspectrice de l’éducation nationale

Un Escape Game pédagogique scientifique à Arkéos

« Vous voici à Duacum en l’an mil. L’arrivée des vikings est imminente, et dans la précipitation, vous vous êtes retrouvés enfermés dans le fort des Francs ! Vous avez une heure pour obtenir le mot de passe permettant l’ouverture du fort et vous échapper à temps … ». Tel est le défi lancé ce 21 mars à la classe de CM2 de monsieur Woisson de l’école Joliot-Curie de Cuincy dans le portus du nouveau parc archéologique de plein air consacré au Moyen Age du musée douaisien Arkéos.Cet Escape Game a été élaboré dans le cadre d’un projet interdisciplinaire de cycle 3, entre les écoles du secteur du collège Jules Ferry de Douai. Il porte sur les matériaux du sous-sol et de construction du patrimoine local douaisien de la Préhistoire à la Révolution Industrielle, à l’initiative de Mme Hélène Linquette, enseignante de SVT missionnée, en collaboration avec Mme Adeline Perrotte, médiatrice au musée Arkéos, et la participation de Mme Juliette Ambrosy, enseignante missionnée. Six équipes se sont confrontées à des énigmes de Sciences, de Technologie ou de Mathématiques, la coopération étant de mise, chaque énigme résolue délivrant une lettre du mot de passe final libérateur.

De « la Cache de la Dame du Lac », en passant par « la Tanière de l’Apothicaire », « l’Atelier du Père Blaise », « le Casse-tête de Caradoc » à « l’Antre de l’Astronome », les élèves ont dû mobiliser des compétences relatives aux mesures, à la géométrie, aux sciences du vivant, aux objets techniques, à la planète Terre, pour obtenir le code de leur cadenas chiffré fermant un coffre contenant la lettre mystère. Chez « l’Enchanteur », ce sont les mélanges et les réactions chimiques qui ont été expérimentés au travers des réactions acido-basiques et de la pH-métrie.

Finalement libérés grâce à l’ouverture du cryptex, les élèves ont revécu les énigmes lors du débriefing enrichi de notions sur l’histoire des Sciences et l’état des connaissances scientifiques au Moyen Age. Une façon motivante et originale de découvrir le patrimoine régional en alliant Histoire et Sciences !

Juliette Ambrosy, enseignante missionnée

N.B. :

L’académie de Lille accompagne, en missionnant des enseignants, pour développer des ressources didactisées, utilisables par les élèves lors des visites au sein de différentes structures.
Plus d’informations sur le site de la CAST (culture scientifique et technologique) : http://cast.ac-lille.fr/
Contact : secretariat.cast@ac-lille.fr

« Comment cela se passe à l’assemblée nationale ? »

Le 25 février, Monsieur le Député Dimitri Houbron est intervenu dans la classe de cours moyen de l’école de Courchelettes, accompagné de son collaborateur. C’est en présence de monsieur le Maire de Courchelettes, de ses adjoints que les élèves ont posé des questions au Député, questions dûment préparées auparavant en classe : « Comment cela se passe à l’assemblée nationale ? », « Avez-vous un autre métier ? », « Les sénateurs peuvent-ils assister à une séance de l’assemblée nationale ? », « A quel âge êtes-vous devenu député ? », « Combien de fois avez-vous vu Monsieur le Président de la république ? », « Y a-t-il des femmes députées ? ». Chaque élève a ainsi pu poser sa question pour mieux comprendre le fonctionnement des institutions démocratiques françaises. Monsieur le Député a répondu à toutes les questions, rendant peu à peu plus concrète la vie d’un élu en France, à Paris et dans la circonscription qui compte vingt-huit communes.

Un parlement des enfants

Cette rencontre s’est déroulée dans le cadre du Parlement des enfants, pour lequel la classe de Courchelettes a été retenue. Pour les élèves, il s’agit à travers ce dispositif d’entrer peu à peu dans leur place de citoyen, d’en connaître les droits et les devoirs. Les élèves ont également fait une proposition de loi visant à sécuriser internet pour les plus jeunes. Si ce projet de loi est retenu lors du concours, le texte sera soumis à l’Assemblée nationale. Ce travail était intégré dans un projet de l’année en classe sur les usages raisonnés et responsables d’internet par les élèves, avec bientôt des parcours thématiques créés par l’éducation nationale : les écrans et moi, mes écrans et les autres, mes amis en ligne, les inconnus sur internet. Les supports ont été créés en relation avec la CNIL et la commission européenne.

Pour couronner ce projet, les élèves ont ensuite eu la chance d’aller visiter l’hémicycle. Ils y ont retrouvé en actes ce qu’ils ont commencé de découvrir grâce aux réponses de Monsieur le Député.

Apprendre en résolvant des problèmes sous l’oeil de Fabien Emprin

La conférence commence par un rapide sondage via smartphone. Les réponses des enseignants sont affichées, commentées et permettent au conférencier d’affiner le contenu de son intervention.

Puis Fabien Emprin remonte le temps jusqu’au certificat d’études au travers d’un problème de train et de vitesse relative que les élèves de cette époque savaient résoudre car ils faisaient partie de leur univers scolaire. Mais ces problèmes renvoient inévitablement à une image négative des mathématiques tout comme cette étude américaine qui prétend que les mathématiques donnent mal à la tête.

A cela, Fabien Emprin préfère la citation de Georg Cantor : »L’essence des mathématiques, c’est la liberté. » Il convient donc de montrer que faire des mathématiques c’est chercher, réfléchir, inventer.

L’enseignant doit donc se demander comment faire pour que ses élèves se sentent libres face aux mathématiques. Et ceci avec les contraintes des programmes, en tenant compte également des typologies selon Vergnaud ou Brun.

Quels problèmes?

Fabien Emprin propose 3 grandes catégories : les problèmes issus d’autres enseignements, les problèmes issus d’un contexte interne aux mathématiques et les problèmes pour apprendre à chercher.

Fabien Emprin aborde le dénombrement en le définissant ainsi : « Dénombrer, c’est extraire le nombre de… ». On peut dénombrer par subitizing, par comptage de un en un et par calcul…

Et Fabien Emprin nous explique le principe d’abstraction, très complexe chez l’enfant, par un détour dans la grotte de Lascaux. Les premiers hommes dessinaient ce qu’ils voyaient puis ont trouvé le moyen de compter de façon plus abstraite (encoches sur le bois de renne).

 

Il étaye ses propos par des situations de classe, « la boite à sel » ou encore le MYSTERO, jeu que l’on peut facilement construire pour sa classe ou bien encore par des albums comme 1, 2, 3 petits chats…

La seconde partie commence par la « situation des pinceaux » de Brousseau : les élèves doivent aller chercher des pinceaux pour remplir leurs pots (1 pinceau par pot). L’analyse de cette situation met en évidence des stratégies d’enfants : les sportifs, les pessimistes, les optimistes et ceux qui savent. Le but de cette situation est que l’enfant fasse le moins de trajets possibles pour remplir ses pots.

Un petit détour par l’Afrique nous permet de découvrir l’awélé, jeu de comptage et de capture (12 cases, 48 jetons).L’intérêt de ce jeu réside dans son exploitation : faire des arrêts (photos ou dessins) pour y travailler et permettre aux élèves de réfléchir avant de faire.

Puis Fabien Emprin fait une parenthèse numérique en proposant quelques jeux, quelques applications existantes et utilisables gratuitement sur tablettes ou sur ordinateur.

Il termine sa conférence en abordant les principes de l’apprentissage de la comptine numérique. Pour cela, il évoque les quatre niveaux d’organisation de la chaîne numérique (Niveaux de Fuson) :

  • le niveau « chapelet » : « undeuxtroisquatrecinqsix… »,
  • le niveau « chaîne insécable » : le sujet ne peut pas encore commencer à compter à partir d’un nombre quelconque,
  • le niveau « chaîne sécable » : de nouvelles habiletés se mettent en place (compter à partir d’un nombre donné, compter d’un nombre à un autre nombre),
  • le niveau « chaîne terminale » : les nombres qui la constituent peuvent être traités comme des entités distinctes, il devient possible de les dénombrer.
  • La chaîne bidirectionnelle : dans les deux sens

et chacun des principes s’appuie sur un exemple de comptine

  • Répétitives sans segmentation : J’ai fait une pirouette,[undeuxtroisquatrecinqsixsept], J’ai déchiré mes chaussettes,[undeuxtroisquatrecinqsixsept]…
  • Segmentation par 3 : [undeuxtrois] nous irons au bois…
  • Segmentation par 2 : [undeux] v’la les œufs…
  • Segmentation par 1 : [un] nez, [deux] nez, [trois] nez …
  • Cumulative : [un] elle a un œil brun [undeux], elle a des plumes bleues…
  • Anti-Cumulative : [undeuxtroisquatrecinqsixsept] J’ai des trous à mes chaussettes [undeuxtroisquatrecinqsix] J’ai mangé l’écrevisse…
  • A l’envers : dans la forêt du dolmen vert, il y a [dix] ours qui marchent à l’envers, [neuf] petits daims plein de lumière […] et [zéro] sorcière.
  • Segmentation par dix : qui compte jusqu’à dix? c’est Alice, qui compte jusqu’à vingt? c’est Germain …

Comme à son habitude, Fabien Emprin a su captiver l’auditoire, interroger les enseignants (ils étaient plus de 150). Il a appuyé ses propos d’exemples concrets, expérimentés dans des classes.

Les trois heures de conférence ont été, encore une fois, un véritable moment de formation. Merci Monsieur Emprin.