Flines-lez-Râches : une école en couleurs

Depuis quelques semaines, les élèves et l’équipe enseignante de l’école Gérard Philipe de Flines-lez-Râches travaillent dans une toute nouvelle école, inaugurée le 31 mars 2016. Un remarquable projet qui arrive à son terme, grâce à l’engagement de la municipalité et de madame Goupil, maire de la commune, ainsi que des services de l’Etat.

La salle de sport - Photo : madame MateufLa salle de sport – Photo : madame Mateuf

Il est 8h30. Deux petits yeux endormis entrent dans la classe, tenant la main de papa et l’oreille de doudou. La maitresse est là, elle dit « Bonjour, comment ça va Mehdi ? ». Elle est toujours là, la maitresse. A se demander si elle ne dort pas dans l’école. Les petits yeux endormis marchent à pas raccourcis vers la construction commencée la veille, un château rouge avec une tour plus haute que les nuages.

Dans la classe de madame Hoël - Photo : madame MateufDans la classe de madame Hoël – Photo : madame Mateuf

C’est ainsi que, deux ou trois fois par semaine, lorsque l’on est Inspecteur de l’éducation nationale, on se retrouve ainsi aux premières loges d’une histoire qui commence toujours aujourd’hui, où l’on observe l’habileté des professeurs des écoles à faire grandir, et leur ingéniosité pour que naissent les apprentissages. Où l’on voit comment les enfants vont au langage et comment le langage vient aux enfants, comment les nombres apparaissent sur les doigts et comment les doigts montrent les nombres, comment on apprendre à vivre avec l’autre et comment l’autre vous le rend bien.

De la cour au carré potager - Photo : Madame MateufDe la cour au carré potager – Photo : Madame Mateuf

A Flines-lez-Râches, ce nouveau bâtiment, coloré, lumineux, c’est l’endroit idéal pour que vive cette école que les enseignants travaillent chaque jour à rendre exigeante, plus juste, inclusive. Et partenariale. C’est pour ce partenariat entre la mairie, les services de l’Etat, les collectivités territoriales et tous ceux qui ont oeuvré à ce projet, que l’Education nationale remercie chaleureusement chacun.

Solidaires pour réussir

Accueillir des élèves, cela demande de leur donner une place. Une place pour apprendre, une place pour grandir. Une place pour soi, une place parmi les autres. Une place pour les enfants, une place pour les parents aussi. A l’école Pont-de-la-Deûle de Flers-en-Escrebieux, l’équipe éducative fait en sorte que chacun trouve cette place.

Groupes de lecture Flers pont 2Caroline Lamoot, la directrice, fait sa dix-neuvième rentrée dans l’école. « On est tellement bien, ici… C’est une école où les gens sont solidaires. » Elle a commencé sa carrière à l’école des Bateliers de Douai, dans une formation sur le terrain : « Très dur, mais très formateur pour des débuts… » Puis elle est entrée à l’école normale, passé le CAPSAIS, le Certificat d’aptitude professionnelle pour les aides spécialisées. Puis est venue l’école de Flers Pont-de-la-Deûle.

Caroline Lamoot est une femme de conviction, dans une équipe de conviction : « Les enfants qui pensent qu’ils n’y arriveront jamais, dans l’équipe nous sommes là pour leur prouver le contraire. L’esprit de groupe se construit sur cette entraide. » Et l’entraide demande une rencontre.

 

 

Une rencontre pour lire

Cette année, tout a commencé après les vacances de la Toussaint : « Bientôt, nous allons faire des groupes de lecture. » Depuis, une fois par semaine les enfants d’Ulis (Unités localisées pour l’inclusion scolaire), d’IME (Institut médico-éducatif) et les élèves de CP, CE1, CE2 se retrouvent et lisent. Certains sont déjà de bons lecteurs, d’autres sont encore non-lecteurs. Ensemble, on écoute l’histoire et on lit, on s’écoute et on s’entend bien. Même si l’on n’est pas pareil, même si l’on a six ou dix ans.

Groupes de lecture Flers pont 4En CP, on est allé à Paris. Les enfants racontent chacun à leur tour : « Le loup qui voulait faire le tour du monde a vu la Tour Eiffel qui avait des ailes. », « A Londres, il a pris le thé avec la reine d’Angleterre ! », « En Italie il s’est promené sur une gondole, et puis… » et puis la suite, ce sera pour la semaine prochaine.

On travaille le lexique et le son. A chaque période, les enseignants font un bilan pour savoir si des élèves peuvent changer de groupe. C’est la quatrième année qu’ont lieu les groupes de lecture. Cela demande une grosse organisation, de prévoir les lieux, les groupes, le matériel. On lance, et puis cela avance ensuite. « Le plus gros bénéfice est pour les élèves le plus en difficulté, pour les élèves handicapés. Mais chacun y trouve un avantage. », précise Caroline Lamoot.

 

L’esprit d’entraide

Groupes de lecture Flers Pont 1Les groupes de lecture ne sont pas la seule occasion de faire travailler les élèves d’IME et d’Ulis avec les autres classes, puisqu’ils se retrouvent aussi en chorale en cycle 3, ou en sport. En sport, les plus grands, ceux qui vont partir en collège, ont même encadré des ateliers. En chorale, tous apprennent par cœur ce que certains ont le plus grand mal à écrire. Et puis en anglais, on commence les rapprochements.

Une fois par mois, ont lieu des conseils d’enfants : les grands y prennent des notes, les conflits de classe se règleront plus tard, en se parlant. Les souhaits par classe sont présentés et l’on voit comment faire pour les réaliser lorsque c’est possible, écrire à Monsieur le Maire, aux parents d’élèves. Ils ont même écrit au Président de la République… Et ils ont reçu une réponse ! Alors à l’école de Pont-de-la-Deûle, on sait que l’esprit d’entraide, ça rend possible l’impossible.

Christine Vallin, Inspectrice de l’éducation nationale

Ecrire avec le numérique

Ce 23 février, le projet « Ecrire avec le numérique » a été présenté en réunion de Bassin en présence de Luc Johann, Recteur de l’Académie de Lille,Guy Charlot, DASEN, Dominique Martiny, secrétaire général d’Académie et Bruno Claval IA-DASEN du Nord.
Cette action innovante présentée se situe en éducation prioritaire à Auby, à l’école Jules Guesde : Sebastien Bernard travaille en classe de CM2 avec un espace numérique de travail, Icognito, et un réseau social pour les écoles, BabyTwit.

Depuis 4 ans maintenant, la mission Tice premier degré du département du Nord et quelques Ctices de circonscription conduisent une expérimentation ENT premier degré finacé par la DSDEN du Nord.


carte ent Répartition ENT expérimental Département du Nord (depuis Mars 2012) plot vertENT NetEcole Itop 2000 Comptes élèves / 16 écoles / 9 villes plot bleuENT Expéria 59 Iconito 2000 Comptes élèves / 41 écoles / 34 villes  plot jaune Auby    

 

Ces quatre années d’expérimentation ont permis d’acquérir une expertise, tant sur le plan technique et ergonomique que dans la stratégie des usages en classe, en APC ou à la maison au service des apprentissages.Cette expertise a permis de dégager les conditions nécessaires au déploiement d’un tel dispositif : équipements, formation et accompagnement des enseignants par les conseillers TICE.

 

Parallèlement à cette expérimentation, nous souhaitions avec Mme Vallin , Inspectrice de la circonscription de Douai Cuincy mettre en place une action autour de l’utilisation des réseaux sociaux.

 

Nous nous sommes alors tournés vers Babytwit : un réseau de micro-blogue adapté à l’école, sans pub et sans exploitation des données personnelles. Il est hébergé en France sur le serveur de l’association AbulEDU (association dont les membres ont une philosophie : permettre aux enseignants et à leurs élèves d’utiliser au quotidien des outils numériques adaptés, efficaces, respectueux, éthiques et libres !) En plus des avantages qu’il apporte quant aux compétences qu’il permet de travailler en production d’écrits, Babytwit permet également de contribuer à l’Education aux médias qui comporte deux axes majeurs : la maîtrise des langages médiatiques et l’éducation à la citoyenneté. Ces deux notions ne peuvent pas être appréhendées par les élèves sans manipulation.

L’utilisation de BabyTwit en tant qu’outil de publication et de communication permet d’aborder par exemple :

– Les notions d’abonnés / abonnements, amis, contacts, public, etc.

– La subjectivité des contenus : quelle confiance accorder aux propos tenus, par qui sont-ils tenus et dans quel contexte (lire la description d’une personne pour savoir qui elle est).

– Les règles à appliquer lorsqu’on publie pour respecter les autres.

– Les règles à appliquer pour se protéger (Est-ce que je peux publier des informations personnelles ?)  

 

  Ces compétences, en étant mobilisées à chaque publication, ont vocation à développer des automatismes transférables lors de l’utilisation d’autres outils de publication et de communication. Actuellement seules 3 classes dans l’académie ont ouvert un compte BabyTwit classe (sur les 300 comptes existants depuis en 2012), nous espérons que l’année prochaine, ce nombre sera plus important.



Merci à Monsieur Bernard et à ses élèves, Monsieur Joye, directeur de l'école Jules Guesde à Auby.
Site à visiter : babytwit
association Abuledu



L’Histoire : le vase ou le feu

Bernard Malczyk

Bernard Malczyk

Donnez à Bernard Malczyk un public de cent cinquante professeurs des écoles. Demandez-lui de leur transmettre ses secrets pour la préparation et la présentation d’une séquence d’Histoire. Sur la Première guerre mondiale, tenez. Ou sur la ville au Moyen Age. Bernard Malczyk réussit à merveille à transmettre les ressorts de l’intérêt de ces sujets à ses spectateurs.

Comment ? En racontant d’abord des histoires avec drôlerie. Des histoires surprenantes, mais toujours réelles, dans lesquelles les faits des gens ont traversé la grande Histoire. En choisissant les bons supports ensuite : peintures d’Otto Dix, photos, lettres, les entrées font plonger dans la vie des soldats ou des femmes restées aux champs. La vie… Car l’Histoire n’est pas un ensemble de dates et de statistiques, ou un pourquoi dont les causes restent obscures, trop complexes. Non, l’Histoire n’est pas hors de portée : on la touche du bout des mots et des photos et elle nous touche en ce qu’elle relie des personnes prises dans des évènements, des personnes qui font ces évènements. L’Histoire, c’est aussi ce qui relie ces évènements sur la ligne du temps et que l’on montre aux élèves, à partir desquels ils se repèrent. Grands-parents, parents, enfants : chacun sa « bande de vie », sachant que pour l’enfant tout est clair, « la bande de vie de grand-mère est plus grande que celle de maman, et beaucoup plus grande que la mienne. »

Quid des très longues leçons d’Histoire, des listes de dates, dont les plus anciens se souviennent, d’ailleurs ? « On a effrayé des générations d’élèves avec une telle approche. Cette approche fonctionne mal même avec les bons élèves. », avance Bernard Malczyk. Si les connaissances sont et seront toujours présentes dans les programmes et dans les classes, elles auront pour objectif de caractériser une époque, de comprendre un contexte. Faire des liens donc et rapprocher La Joconde de Léonard de Vinci, et Léonard de Vinci de la Renaissance, voilà qui fait le portrait d’une époque.

Les enseignants de la circonscription

La Renaissance… « Eduquer ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu. » : cette phrase rapportée par Bernard Malczyk sonne comme la « tête bien faite plutôt que bien pleine » de Montaigne et l’honnête homme qu’il décrit. Elle illustre tout à fait la manière dont Bernard Malczyk entend et conseille l’enseignement de l’Histoire. Et lors de la conférence, c’est bien aussi un feu qu’il a allumé chez les spectateurs.

Christine Vallin
Inspectrice de l’éducation nationale

La mémoire, toujours

Le premier défilé de la Mémoire a été organisé le 10 novembre 2011 à Roost-Warendin. Il rassembla plusieurs centaines de participants autour de lanternes à dominante bleu, blanc et rouge, illuminées par une bougie symbolisant le souvenir de ceux qui avaient donné leur vie pour la France. Emile Grammont, président des Anciens combattants, proposa de remettre un « drapeau de la Mémoire » aux deux écoles de la commune. Cette année, ce fut encore le cas. (1)

Le traditionnel défilé patriotique de l’école du Centre du 10 novembre a pris cette année la forme d’une cérémonie qui a permis aux deux écoles de la commune de se retrouver en un même lieu pour le même événement. Ce moment de Mémoire patriotique fut présidé par M. Destouches, Sous-Préfet de l’arrondissement de Douai, entouré de Jean-Jacques Candelier, Député et vice –Président de la commission de la défense et des armées à l’Assemblée Nationale, de Marc Dolez, député, de Christine Vallin, Inspectrice de l’Education Nationale, de Lionel Courdavault, Maire de Roost-Warendin et d’Emile Grammont, président des Anciens combattants.

Crédits photo : Jean-Marie Foucart

Crédits photo : Jean-Marie Foucart

Etre porte-drapeau, représenter son école, représenter l’Ecole lors des manifestations patriotiques, c’est tout d’abord une volonté de la part des élèves. C’est aussi un investissement de la part des parents qui se sont engagés à les accompagner dans ces événements.En amont, en classe, nous avons tiré au sort le porte-drapeau puis les gardes d’honneur qui sont susceptibles de le remplacer si besoin.Nous avons travaillé en Education morale et civique sur les symboles de la République française (la devise de la France, la Marseillaise, Marianne), en Histoire sur la 1ère Guerre Mondiale. Les élèves étaient intéressés et curieux d’apprendre et de connaître. La remise de drapeaux les a impliqués totalement. Enfin, la concrétisation, avec le défilé du 11 Novembre dans la ville, aux côtés des anciens combattants , a permis aux enfants de voir leur investissement récompensé.
Fierté et joie : c’est ce qu’ont ressenti les élèves de CM1 et CM2.

Marine Houseaux et Alain Randour, directeurs des écoles de Roost-Warendin

Crédits photo : Jean-Marie Foucart

Crédits photo : Jean-Marie Foucart

Le 11 mai 1915, à la lueur d’une lampe de fortune et à deux pas des funestes tranchées de craie blanche, écrivait un artilleur comme il s’en trouvait des milliers ce soir-là. Mais celui-ci s’appelait Guillaume Apollinaire. La mémoire, elle est aussi dans ses poèmes. Elle est dans le visage de ses amis qui disparaissent autour de lui. Elle est dans la violence, les cris, la mort qu’il raconte avec des mots choisis. Elle est dans la nuit qui éclate sous les obus.
Ce qu’Apollinaire nous rappelle aussi, c’est que dans les grandes difficultés naissent tout de même des choses belles : le partage, la solidarité et l’entraide, les petits gestes qui ont fait les grands héros. Et puis, il nous rappelle enfin que dans les heures les plus sombres, lorsque tout désespère, ou même simplement quand tout ne va pas bien, il reste toujours les mots, la beauté, l’art auxquels on peut se raccrocher pour se laisser porter plus loin.
Sachons alors transmettre et partager la solidarité, les mots et la beauté. Refuges d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Christine Vallin, inspectrice de l’éducation nationale

(1) Trois jours plus tard, survenaient les attentats de Paris. Et tout dans cet article a pris une couleur particulière…

C’est la rentrée !

Dessins école Courchelette maternelleSeptembre a sonné. La cloche des écoles aussi. Une nouvelle année commence.

Des enseignants ont préparé des piles de livres et de cahiers, bien alignés. Ils ont écrit un « Bonne rentrée ! » au tableau, ou un petit poème qui donne du cœur. Les Atsem et les auxiliaires de vie scolaire sourient aux papas, accueillent les enfants.

Des parents un peu fébriles déposent des cartables à goûters et des baisers sur des joues.

Une petite fille ne voit personne, trop occupée à faire rouler devant elle le petit train rouge qui conduit ses rêves encore en vacances. Un petit garçon finit de sécher ses larmes dans les bras de sa maman. Sur leur première feuille blanche, des enfants ont déjà écrit Lucas, Malik, ou Eva en boucles rondes. Un responsable à l’air sérieux distribue des cahiers à remplir pendant l’année. Et puis, devant la classe de CP, la maîtresse va faire apparaître bientôt la première phrase de l’année sur le tableau. Et les petits entreront plus avant dans le monde mystérieux des lecteurs.

C’est la rentrée.

La rentrée d’une école que l’on s’attache à rendre accueillante pour que les élèves y grandissent tranquillement, dans les valeurs clés qui sont le ciment de la société unie.

La rentrée d’une école que chacun cherche à rendre toujours plus juste, pour que les élèves y apprennent, quels que soient leur origine, leur milieu social, leurs singularités.

La rentrée d’une école qui se veut exigeante où tous les élèves apprennent à comprendre, à penser, à raisonner, pour devenir des adultes autonomes.

Une nouvelle année commence. Et c’est déjà demain.

Christine Vallin, inspectrice de l’éducation nationale
Circonscription de Douai-Cuincy

Dessins école Courchelette maternelle 2

Enregistrer